L'éducateur face à la mort

Vous aviez certainement eu déjà à affronter le décès d'une personne que vous accompagnez ou à préparer au décès d'un proche de celle-ci...

La formation vous a-t-elle préparé à cela ?
Comment l'avez-vous vécu ?

Personnellement, je n'ai pas encore eu à faire face à ces situations mais je peux au moins répondre à l'une de tes questions...La formation, tout du moins la mienne (ES à Montrouge) ne nous y a pas du tout préparé et le sujet n'a jamais été abordé mais il est vrai que c'est un "sujet" très intéressant et il me semblerait important qu'on l'aborde en formation car j'ai une amie qui y a été confronté et l'a très mal vécu...Comment réagir?

Comme tu sais, je ne suis pas encore en formation, mais durant ces quelques années d'expérience, j'en ai vu des choses qui m'ont posée questions.

Et c'est vrai que cela devient complètement différent selon la population avec qui tu travailles.

Le plus difficile a été pour moi la disparition d'un SDF il y a quelques temps déjà. Je travaillais dans une association qui accueillait des personnes SDF et il y en avait un qui était là tous les jours. Pendant plusieurs jours il n'était pas venu, on a commencé à s'inquiéter, mais on n'a jamais eu de nouvelles depuis. Difficile à accepter, surtout que c'était là ma première expérience face à la mort d'un majeur.

Ensuite cette année, à peine arriver au foyer, une résidente perd sa maman, et là, j'ai plutôt étonnée, même si sa maman était malade, elle était tellement proche de sa mère qu'on s'était dit que ça allait être difficile pour elle. Pourtant, elle en parlait beaucoup de sa mère malade quand elle était pas encore décédée, elle en a parlé le jour des obsèques, et après plus rien... C'est étonnant la capacité pour cette personne déficiente, à passer à autre chose.

Puis vient le décès d'un père d'une autre résidente... Elle pleurait beaucoup avant, elle nous appelait souvent au bureau en larme (elle est en foyer logement), puis le jour du décès c'était un vrai drame, et on ressentait vraiment sa douleur. Mais ce qui a été surprenant, c'est que le jour même des obsèques, sa première pensée était à récupérer les meubles de son père. Elle ne pleurait plus.

C'est quand même étonnant de voir le rapport que nous puissions, nous personnes "normales" avoir, et ce qu'ils ont eux.

Je pense que le moment le plus délicat, c'est avant la mort, quand la personne vient t'en parler car elle a besoin de le déposer quelque part, et toi un peu perdue à essayer de trouver les mots.

Je trouve cela dommage que la question de la mort d'une personne accompagnée ou d'un de ses proches n'est pas du tout évoquer en formation, car je pense que ce n'est pas du tout malvenue ^^

Vala pour ma part !

moi en formation (à dijon en me) pas de préparation non plus, de plus là où j'ai effectué mon stage une jeune est décédé avant mon arrivé mais elle étati déjà partis du foyer et c'est un sujet tabou où l'on a pas le droit d'en parler puisque les jeunes étaient pas au courant! Quelles limites à l'autorité de l'éducateur dans ces situations là?
bisous à toutes et tous

C'est tabou parce qu'on ne parlait pas de la mort aux jeunes ? Ou parce qu'on ne parlait pas de cette mort-là aux jeunes ?
Où vous même vous ne parlez pas de la problématique de la mort dans l'équipe ?

ca été tabou au niveau du directeur de l'institution qui a interdit d'en parler aux jeunes en équipes et c'était uniquement pour cette mort là précise. Il ne fallait pas que les jeunes soit au courant. L'institution a interdit d'en parler et c'est une des premières choses que l'on ma dit: tu n'en parle pas aux jeunes faut pas faire de boulette ils sont pas au courant!!

Pour quelle raison le sais-tu ?

J'ia monté et encadré des ateliers philos dans des classes de primaires et nous avons aborder le sujet de la sépration, donc de la mort... Répondre au questionnement dans la plus grande simplicité est de mise..
Confronté à des jeunes et des enfants qui viennent de perdre leur proche, il faut être honnête, savoir "dire je ne sais pas", quand les quesiton dépassent le cadre général et qu'ils touchent le caractère intimes des croyances... Il faut pouvoir garder son calme et répondre sereinment sans se mettre en danger..
Je parle plus ici d'expérience que de théorie...

il m'a été dit qu'il ne savait pas gérer le problème de la mort et pourtant c'est des éduc qui ont plus de 10ans d'exp. Alors faudrait l'intégrer au formation je pense!!!!
Qu'en pensez vous?

c'est pas en fuyant les problèmes qu'on les réouds !!!

C'est clair, je suis tout à fait d'accord avec Jacques,
Sauf que le problème doit certainement être plus profond pour qu'ils ne sachent pas comment la résoudre.

C'était pareil pour la situation que j'ai mis face au viol... un sujet tabou... sur cette Catherine...

Oui..
sauf quand foramtion animeteus je dis à mes animaterurs de théorie face à ses situations c'est l'expérience qui permet de répondre au questionnement, au moyen dont on dispose
quand tu trvailles en séjous (comme l'été derniers) etavec des enfants en foyers ou en famille d'inserttion et qu'une gamine te dit je me suis fait violée, ben tu peux pas rester slencieux, et dire euh salut j'ia autre chose à faire...
ou bien autre cas, une fille te dit je vasi mourir et elle t'avoue qu'elle perd du sang et que tu t'aperçois qu'elle pour la première fois ses rèlges, t'attend pas le retour en famille (une semaine après) pour lui expliquer, et quelque soit les formartions, elle en t'apprennent pas à gérre ce type de situation...
Et pourtant il faut le faire...

ok merci pour ces conseils alors! je suis tout jeune professionnel puisqu'encore en formation et je passe mon diplome en juin donc cela m'aide grandement!

Oui c'est clair !

On dit souvent qu'un professionnel ne doit pas travailler avec son feeling, mais c'est souvent ce que l'on fait sur le terrain.
C'est l'équipe ensuite et les réunions qui permettent de prendre du recul.

Dans l'immédiat, l'équipe n'est pas là... on fait avec ce qu'on a et notre bon sentiment de "bien faire"... et parfois on peut mal faire...

La mort tout le monde la connaît et ça m'étonne quand même qu'en formation on ne traite pas de ce sujet, car les personnes déficientes, ou autre plus sensible ne réagissent pas certainement comme nous, et pouvoir s'y préparer nous même à cette éventualité dans ce travail est pour ma part très importante !

J'espère que ça se fera dans les années à venir !

a buc il y a une interfiliere ( session d'une semaine) "parler la mort" je n'y ai pas assistée mais il parait qu'elle a po mal... je crois que si ça vous tentent il est possible d'y participer même si vous ne faites pas votre formation la bas... apres ça doit etre payant.

Buc ça fait un peu loin de chez moi ça ^^